Des coups de pouce pour relancer l'apprentissage
Le ministère du Travail a dévoilé les grandes lignes de son plan de relance de l'apprentissage, dans un contexte incertain pour les jeunes en quête d'un contrat, et pour les entreprises frileuses à l'idée d'embaucher. Au total, 700.000 jeunes devraient arriver sur un marché du travail à la rentrée.
5.000 à 8.000 euros par apprenti
Principale mesure, formulée pour inciter les entreprises à recruter des apprentis : l'attribution d'une aide à l'embauche des apprentis, du CAP à la licence professionnelle. La dotation sera de 5.000 euros par apprenti mineur et 8.000 par apprenti majeur. Ouverte de juillet 2020 à février 2021, cette aide est destinée à toutes les entreprises, sans distinction de taille. Néanmoins, les entreprises de plus de 250 salariés devront rembourser l'aide si leur taux d’alternants n’atteint pas 5 % de leur effectif en 2021.
Cette aide devrait soulager les entreprises, de sorte à ce que l'embauche d’apprentis représente un "coût quasi nul pour la première année" : zéro euro pour les moins de 21 ans et jusqu’à 175 euros par mois pour les plus de 21 ans, selon les estimations du ministère du Travail. Le coût du dispositif devrait, lui, atteindre le milliard d'euros.
Mobilisation générale, plus de souplesse
Pour parvenir à un objectif de 368.000 contrats signés, le Gouvernement appelle à la "mobilisation générale" dans les territoires. Chaque jeune ayant émis un souhait d’apprentissage devra ainsi se voir proposer au moins une solution.
Troisième mesure phare du plan gouvernemental : l'allongement du délai pour trouver une entreprise acceptant de signer leur contrat d'apprentissage. Ce dernier passe de 3 à 6 mois. Les apprentis pourront ainsi rester jusqu’à six mois en formation en CFA avant de rejoindre un employeur.
Un ordinateur portable pour les apprentis
L'aide au premier équipement de 500 euros mise en place par la réforme de 2018 pourra désormais servir à l'achat d'équipement informatique. Ainsi, les centres de formation pourront financer grâce à cette aide l'achat d'ordinateurs portables ou de tablettes à destination des apprentis
A noter que les contrats de professionnalisation ne sont pas concernés. Ils feront prochainement l'objet d'une concertation avec les partenaires sociaux.
"Peut mieux faire" ?
Dans un communiqué diffusé le 5 juin, le réseau des Chambres de métiers et de l'artisanat, CMA France, a salué la présentation du plan. Les CMA, qui ont émis une série de propositions visant à sécuriser l'apprentissage ("Garantie Apprentissage"), estiment néanmoins que les mesures ne sont pas suffisamment "ambitieuses".
L'aide au recrutement "ne prend pas en compte les spécificités de l’artisanat", et "ne vient pas renforcer suffisamment les aides existantes dont bénéficient les entreprises artisanales les plus touchées par le risque de faillite (cf. aide unique de 4125 euros)" juge ainsi CMA France.
Par ailleurs, le réseau des CMA, qui fédère 112 CFA, réclame des garanties de financement pour les contrats d'apprentissage. Est notamment concernée "la prise en charge de la formation par les OPCO au premier jour de l’entrée en CFA", un acquis durement décroché en 2019...
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